1 - CONNAITRE LE CONTEXTE

« l’action, ce sont des hommes au milieu des circonstances … » *

Pilier de la nouvelle classe façonnée par les progrès techniques et sociaux du siècle passé, le petit bourgeois européen est rongé par l’égocentrisme et la peur de l’autre, anesthésié par des décennies d’utopies marxisantes et meurtrières, et malade d’une bien-pensance dont les « valeurs » ne sont plus passées au crible d’une quelconque pensée critique mais simplement adoubées par le chœur des « intellectuels » à la mode qui s’agitent dans les « Saint Germain des Prés » européens. D’après eux, notre homme a des droits, il a donc peur de les perdre… et n’ayant pas de devoir, il refuse de changer avec le monde. Il cultive allègrement les poncifs, erreurs et inepties du moment sur la pauvreté et le développement, sottises que lui ressassent indéfiniment les media ou les associations bien-pensantes et que n’osent pas déflorer les politiciens.

Davos pourtant, ni Porto Alegre ne sont la solution, la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International sont à côté des problèmes, les Etats-Unis se font détester par leur politique primitive et l’Union Européenne n’a pas de politique. Ils n’ont pas compris que la « coopération » doit s’adresser aux peuples qui en attendent beaucoup au risque d’être déçus, et non pas être laissée à la mal-gouvernance de dirigeants dont la gestion devrait être sévèrement encadrée. Le service de l’intérêt général et la bonne gestion des finances publiques ne sont pas en effet, la préoccupation première des quelques familles ou clans qui gouvernent les pays partenaires.

Le développement n’est pas politiquement correct car la réalité ne l’est pas et vouloir l’appréhender par des a-priori idéologiques ou les bons sentiments, est une erreur majeure qui conduit inexorablement à l’échec puis au chaos. L’Europe n’a pas encore fait ses choix de puissance « émergente », elle reste fondée sur un substrat d’angélisme libéral et non-interventionniste, anti-colonialiste, écologisant, protecteur jusqu’au « droit de l’hommisme », nourri d’un curieux mélange de mollesse laisser-fairiste mais aussi de rigueur technocratique qui risquent de lui faire manquer ses prochains grands rendez-vous avec l’avenir du monde.

* Charles de Gaulle